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    - Je refuse de remettre ma vie, ma famille, mon avenir entre les  mains d'un homme ou d'une femme, d'une poignée d'hommes ou de femmes qui décideront en maître ce qui est bon ou mauvais pour le peuple.

    - Je  refuse de me choisir un maître qui lui-même est le valet du capitalisme, des multi-nationales, d'une banque centrale.

    - Je refuse  de voter pour un gouvernement qui prélèvera 53 % du PIB c'est-à-dire plus de 6 mois de salaire en impôts, taxes et redevances servant à financer les structures capitalistes plus que le bien public.

    - Je refuse d'obéir à des lois faites par une minorité pour asservir, contraindre, obliger, humilier la population qui l'a plébiscitée.

    - Je  refuse de voter pour des déments capables de déclarer des guerres saintes ou des croisades, mêlant leurs dieux et leurs profits.

    - Je refuse de voter pour ceux qui traquent les enfants dans les écoles sous prétexte de papiers.

    - Je refuse de voter pour ceux qui entretiennent les discriminations : racistes, sexistes, homophobes, alimentant la haine chez les humains.

    - Je refuse de voter pour ceux qui entretiennent la misère, la peur, l'insécurité, afin de pouvoir renforcer et justifier leur état policier.

    - Je refuse de voter pour les destructeurs de la planète qu'ils ont sacrifiée au profit.


    Je VOTE dans les associations à pratique LIBERTAIRES où les décisions ont été discutées et acceptées par tous. A ce moment, je désigne un mandaté qui sera chargé de conduire à bonne fin nos projets ou nos décisions, dans la stricte limite de son mandat.



    Je ne suis pas contre le vote mais contre la délégation de pouvoir.

    Je ne vote pas dans et pour ce système. Je refuse de choisir une laisse et un collier.



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  • PARIS, 22 mai, 29e chambre du TGI, procès de Yves Baumgarten, signataire de L’appel des 13, poursuivi pour outrage et rébellion, par un policier qui réclame 800 euros de dommages-intérêts.

    D’abord prévu en juillet 2008, puis en février 2009, son procès a été reporté car une personne présente sur les lieux de son arrestation (un policier en retraite) a témoigné en sa faveur.

    RAPPEL DES FAITS

    29 mai 2008, 18 h, Yves s’attable à un café de Barbès, à Paris. Il a rendez-vous avec un ami plus doué que lui en informatique car son ordinateur portable est en panne.

    Brusquement, un homme (en civil) fond sur lui. “Tu le vends ? C’est un portable volé ?” Surprise d’Yves. “Vous êtes qui ?” “Police ! Tes papiers !” Suggérant à l’homme qui vient de sortir sa carte de police de le vouvoyer, Yves s’étonne : “Vous n’avez trouvé que moi dans le quartier ?” Un deuxième homme se rue lui. Yves se retrouve plaqué au sol et reçoit des coups de pied. Il reste au sol pendant plusieurs minutes, un genou sur la nuque, un policier sur les reins. Arrivée d’une voiture de police en renfort.

    Dans le fourgon, Yves, qui a auparavant décliné sa profession, demande à ce qu’on desserre les menottes. Refus des policiers. L’un d’eux lui répond : “On n’en a rien à foutre que tu sois prof de philo !” C’est pendant le transport dans le fourgon qu’Yves, halluciné par la violence de ce qui lui arrive, se laisse aller à traiter les policiers de “milice de Sarko !” Accueilli au commissariat par un “Ah, le prof de philo qui n’aime pas la police !” il est retenu en garde à vue pendant 24 heures et écope d’une plainte pour outrage et rébellion.


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    Je garde en mémoire le souvenir obsédant d'un crissement de pneu, du fracas
    d'un train qui déraille, des portière qui claquent. Ensuite le cliquetis
    strident des menottes sur mes poignets, un écusson de la B.A.C., une panthère
    noire la gueule grande ouverte. Après plus rien, si ce n'est la sueur froide des
    auditions, la lumière blanche d'une cellule de garde à vue et la pellicule de ce
    faux monde qui continue pourtant de défiler...

                                    La république, l'ordre bourgeois, ou tout autre appellation du consensus
    social, cherche à nous maintenir dans un mode de vie unique et obsolète. L'ordre
    des choses tel que nous le connaissons s'effrite, il est prêt à voler en éclat.
    Les vieux mécanismes de cruauté et d'humiliation qui nous maintenaient dans la
    docilité et l'individualisme sont dorénavant insuffisant à dissimuler les
    conséquences de la débâcle.


                                    La bourgeoisie n'a plus rien à offrir, pas même l'illusion d'un espoir. En
    tant que pouvoir, ils ont déjà consommés toutes leurs fortunes. Ils n'exercent
    plus la moindre fascination, au sens fasciste du terme. Sous le pas lourd de
    leur désenchantement, ils laissent place à un sentiment nauséeux de déjà vu,
    déjà vécu. Tout est pellicule, fiction.


                                     Partout autour de nous se resserre l'étau de la légalité et du contrôle,
    partout s'allonge la portée des armes d'état. L'Europe sentant son déclin venir
    s'est érigée en forteresse. Arguant de ses prétentions démocratiques, elle se
    sert d'organe tel que l'OTAN pour armer ses intérêts et protéger ses privilèges.

                                    Lors des événements "otanesques" de Strasbourg, les autorités s'en sont
    données à coeur joie pour nous instrumentaliser en tant qu'exutoire chimérique,
    d'un peuple qui partout se rapproprie déjà par lui même les moyens de sa
    défense, que ce soit dans la rue, dans le bureau du patron, ou lors d'actions
    d'auto-réduction, ...


                                    La boulimie du pouvoir s'exerce toujours plus concrètement sur nos vies nos
    corps et maintenant notre pensé. Ce que l'on nous reproche est d'ordre abstrait,
    nous sommes suspectés d'avoir nourris de mauvaises intentions et donc incarcérés
    en raison de ces éventuelles volontés délictueuses. En réalité aucun acte
    matériel. Mais puisque porter des accusations n'est pas encore suffisant à
    prouver, les tribunaux vont alors devoir sonder nos moralités et nous punir en
    conséquences...


                                    Pour se purger de ses traumatismes et pour gérer sa propre production de
    frustration, la société a besoin de ses victimes expiatoire. Conscient des
    logiques et des intérêts spectaculaires dans lesquels nous nous débattions, nous
    avons refusé d'être jugés en comparutions immédiates, ce qui nous a valu d'être
    placés 1 mois en détention provisoire. Nous avons été libérés depuis, à l'issue
    d'un premier procès pour cause de nullités procédurières. Mais l'état ne compte
    pas en rester là, nous allons être rejuger.

                                    La république se décline en un grand nombres de prisons. Il y a bien sûr les
    institutions, les écoles, les foyers, les hôpitaux, les maisons de retraite, les
    camps de rétentions, les maisons d'arrêts et tant d'autres. Tous ces lieux
    d'enfermement dans lesquelles nous sommes placés sous dépendance, contraint les
    yeux rivés sur la pendule à patienter, à abandonné nos désirs, nos volontés.


                                    Notre course effrénée s'est momentanément échouée dans l'une de ces
    nombreuses cellules en forme d'impasse, dans lesquelles le pouvoir aime tant à
    nous enfermer.
                                    Tout comme à l'extérieur, ils s'imaginent pouvoir nous apprivoiser en
    exerçant un contrôle stricte sur nos sens, en soumettant nos corps à leur
    disciplines arbitraires. Tous ce que nous voyons, jusqu'aux odeurs que nous
    respirons (un mélange d'odeurs rances et de produits détergents), sans nous
    attarder sur la bouffe qui y est servie, tout est là pour nous rappeler notre
    condition de prisonnier. Un espace conçu à l'image de notre société, pour être
    démesurément fade et glacial.


                                    La prison tout entière est prévue pour que nous ne puissions pas nous en
    faire une représentation claire. Jusqu'aux fenêtres orientés de manière à former
    un angle restreint avec le mur, contrôlant ainsi le paysage à porté de vue.
    Chaque couloirs, chaque escaliers débouchent sur son poste de garde et son
    armada de caméra vidéo. Tout est compartimenté, enclavé, pour limiter nos
    déplacements, nos échanges. La prison constitue un immense champs
    d'expérimentation, pour des techniques sécuritaires qui seront ou sont déjà en
    application dans nos sociétés.


                                    Enfermés dans ces sinistres cages, le monde nous apparaît comme une immense
    source inépuisable de liberté. Mais la prison sert cette illusion, en se donnant
    pour but de nous isoler, pour nous affaiblir et nous briser. Par la contraintes
    et la privation, elle tente de semer le trouble et la confusion entre une
    éventuelle et éphémère libération et la possibilité même, le véritable devenir
    de la liberté.

                                    Un vent frais nous parvient parfois de l'extérieur. Chargé d'électricité, il
    nous annonce que dehors c'est partout le même ravissement, le même spectacle.
    Des bandes de jeunes et d'autres un peu moins, toutes conditions sociales
    confondues, qui refusent de jouer leur rôles. Ils ne vivent désormais l'instant
    présent que pour se rapproprier et assumer leurs désirs. Un front fière et
    indécent à l'égard d'une société desséchée, qui ne nous a jamais laissé d'issue
    que dans l'obéissance citoyenniste, la soumission et la monotonie des jours gris.


                                     Au hasard des rencontres, nous nous découvrons comme force collective. Une
    puissance enfin amène de nous libérer de la rage, que nous inflige tous les
    jours ces étalages insolent de biens et d'espoirs nauséeux. Auxquels nous le
    savons, nous n'aurons jamais accès. Et à vrai dire, tant mieux!

                                    Les séquences se figent, les enchainements se brouillent. On entend
    maintenant distinctement depuis la cabine de projection, le claquement de la
    pellicule qui tourne dans le vide. La bobine arrive enfin à son terme, et nous
    nous réveillons groggy, glacés, cherchant à tâtons un quelconque point de fuite
    dans cette atmosphère oppressive.


                                    Ce que l'on nous reproche concrètement c'est notre refus de la société telle
    que nous la subissons. C'est le fait que nous vivions en marge de celle-ci, que
    nous expérimentions de nouvelles formes de vie, de lutte. Les tyrans et les
    tenants de l'ordre ont décidés d'ignorer toutes formes de contestations
    traditionnelles, ouvrant ainsi la voie à une jeunesse tout de noir vêtu,
    célébrant le deuil de ses libertés.


                                    Comme une majestueuse fuite en avant, nous ne trouverons désormais de
    réponses que dans le mouvement qui détruit l'ordre existant des choses. La
    répression auquel fait face notre combat, nous a ramenés pour un temps au coeur
    même de la traque et de l'oppression.


    Mais dehors, comme depuis nos cellules,
    nous continuons de fomenter de nouvelles lignes de fuite, de nouveaux rapports
    de force, utilisant pour cela chaque brèches dans la forteresse. Ici plus que
    jamais nous avons conscience de la nécessité de nos pratiques, de nos
    solidarités, de nos luttes auxquelles semble répondre comme en échos, le lent
    vacillement de l'architecture sécuritaire et individualisante que nous fuyons.

                                    En tous lieux, toutes circonstances, nous continuons autant que possible
    d'aménager de nouveaux espaces de liberté. Ainsi s'il nous arrive parfois d'être
    pris ou même vaincus, nous restons à jamais insoumis. Amis soyez heureux, car
    j'ai la vague impression que de notre capacité à être heureux dépend notre seul
    espoir.

    F.A.P.


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    Un retour très discret

    On la croyait morte et enterrée. On la croyait décapitée par la volonté populaire (loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort). On s’indignait des pays qui y avaient encore recours. Mais elle est ressuscitée. De qui parle-t-on ?

    De la peine de mort. Elle revit depuis quelques mois. Son souffle déjà répand sur notre belle Europe une odeur charogne. Elle n’est qu’en gestation, heureusement. Mais elle n’attend qu’une chose pour prendre corps : l’entrée en vigueur du « mini-traité » de Lisbonne. Sa mère ? La charte des droits fondamentaux de l’Union.

    Foutaises dira-t-on, personne n’en a parlé. Foutaises, les différents débats concernant le mini-traité n’ont jamais porté là-dessus. Foutaises donc ? Aucunement. Son retour s’est fait par la petite porte. On n’a pas osé l’écrire directement dans la charte. Le subterfuge ?

    C’est très simple. Quelle est la résonnance de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CEDH) dans un esprit humain « normal » ? A priori c’est un nom qui rassure. C’est une convention qui protège nos droits. Nos droits fondamentaux qui plus est. Disent-ils. Alors comment la soupçonner de permettre un tel retour ?

    La CEDH interdit, en principe, tout recours à la peine de mort mais admet des exceptions. Le rapport avec l’Union européenne et la France ? C’est vrai, la CEDH est l’enfant du conseil de l’Europe qui a aussi établie la cour européenne des droits de l’Homme et qui regroupe la majorité des Etats du continent européen. Il s’agit là de droit international classique (régional) et non de droit communautaire. Mais l’UE et la CEDH se sont acoquinées et l’article 52§3 de la charte des droits fondamentaux de l’Union, proclamée le 7 décembre 2000, donne droit d’asile à certaines dispositions de la CEDH en droit communautaire : « dans la mesure où la présente charte contient des droits correspondants à des droits garantis par la convention européenne des de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, leur sens et leur portées sont les mêmes que ceux que leur confère ladite convention [...] ».

    D’après la Charte, on devrait pourtant devoir dormir sur nos deux oreilles. L’article 2§2 de celle-ci dispose que « nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté ». Alors, est-ce qu’on s’arrête là, ou on accepte la visite guidée dans le labyrinthe du droit communautaire ?

    L’article 2§2 de la Charte fait référence à l’article 1e du protocole n°6 annexé à la CEDH (qui rend caduque la deuxième phrase de l’article 2§1 CEDH, et la remplace). Lequel dispose aussi que nul ne peut être condamné à la peine de mort.

    Bref, mais l’article 2§2 CEDH dispose, lui, que « la mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire :

    a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;

    b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue ;

    c) pour réprimer, conformément à la loi une émeute ou une insurrection. ».

    Et l’article 2 du protocole n° 6 annexé à la CESDH dispose « qu’un Etat peut prévoir dans sa législation la peine de mort pour des actes commis en temps de guerre ou de danger imminent de guerre ; une telle peine ne sera appliquée que dans les cas prévus par cette législation et conformément à ses dispositions... ».

    A moins d’être un spécialiste du droit, d’avoir lu le traité, de connaître le contenu de la CEDH, et de maîtriser celui des différents protocoles annexés à la CEDH, nul ne peut se douter d’un tel retour de la peine de mort dans le droit communautaire.

    Or c’est le cas. Il faut considérer les articles précités de la CEDH comme faisant partie intégrante de la Charte, laquelle fait partie intégrante du droit communautaire.

    De Stanislas Deniau, étudiant en droit

    Voici le texte complet de la convention européenne des droits de l’homme (CEDH) :lien


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  • Pour les plus anciens d’entre vous, cette fabrication d’une menace afin de justifier son existence à un moment de coupes budgétaires a déjà été brillamment racontée par Vladimir Volkoff dans le retournement

    De l’opération “Couleuvrine” à l’opération “Ultragauche”, rien n’a changé chez les semelles de crèpe… Mais il est vrai que Volkoff, ayant fondé l’Institut d’études de la Désinformation, savait de quoi il parlait…


    Comment la menace terroriste a été créée de toutes pièces pour répondre aux impératifs politiques d’Alliot-Marie et des ex-RG.

    Le but d’un service de renseignement est de détecter et d’avertir des menaces que le politique n’a ni le temps ni l’expertise de percevoir. Problème : si le politique est en pleine parano sur l’ultragauche et qu’on lui vend de l’islamiste, il n’en tient pas compte, réduit les budgets, et, le jour où se produit l’attentat qu’on lui avait prédit et qu’il n’a pas voulu entendre, il vire tout le monde pour donner un exemple en pâture à l’opinion publique. Ce phénomène s’appelle la politisation du renseignement.

    Il y a deux écoles :

    • Ecole Kennan. Le renseignement doit être totalement séparé du politique. Les services choisissent eux-mêmes ce qui doit être surveillé et sont donc plus performant mais le politique les écoutera beaucoup moins.
    • Ecole Gates. Assumer à fond la politisation du renseignement : beaucoup plus de confiance, mais les services sont obligés de donner parfois corps aux paranos des politiques. C’est le cas de l’affaire Coupat.

    La ministre de l’Intérieur a fait une analyse toute seule ! Sa finesse politique lui a montré que le PCF perdait des électeurs et elle en a donc déduit que l’extrême-gauche allait mathématiquement se renforcer. Analyse auto-confirmée en voyant les manifestations anti-CPE au 20 heures de TF1. La ministre évoque alors une « radicalisation ressentie » ça ne s’invente pas.

    La ministre fut un peu aidée dans son ressenti, il est vrai, par les RG dont la mouvance anarcho-autonome est le fond de commerce et qui vont bientôt disparaître, avalés par la DST dans la nouvelle DCRI. La menace ultragauche est donc leur seul moyen de survie dans la nouvelle organisation, et pour la ministre, un gros dossier terroriste lui permettant d’exister politiquement.

    Pourquoi terroriste ? Parce que c’est bien plus prestigieux politiquement que les chiens dangereux.

    Durant l’été 2007, la ministre fait donc inscrire l’ultragauche à coté des autres menaces terroristes (islamistes, Corse, ETA…). Et c’est ainsi que la sous-direction antiterroriste de la nouvelle DCRI se voit chargée de la mission ultragauche.

    « L’insurrection qui vient » distribuée à la PJ

    Et qu’est-ce qu’on a sur l’ultragauche ? Pas grand-chose… Alain Bauer, le criminologue multi emploi de la ministre, pianote un beau matin sur amazon.com et découvre l’existence d’un livre qui fait peur : « L’insurrection qui vient ». Ni une ni deux, il en commande 40 exemplaires et c’est l’ensemble des pontes de la PJ qui se retrouvent avec le livre sur leurs tables de nuit.

    On en vient logiquement à chercher l’auteur… et puis on a déjà une fiche sur Coupat mise à jour la dernière fois que les services US ont transmis une info sur lui. Ils font très peur ces gens.

    Ils n’utilisent pas de téléphone portable, se méfient du fichage et de la police : ils préparent donc un mauvais coup. Historiquement, les ministères de l’Intérieur ont toujours été aussi paranos sur les anarchistes que les anarchistes l’ont été sur les ministères de l’Intérieur.

    Juin 2008, soit un an plus tard, MAM recevra un rapport de 41 page : « Du conflit anti-CPE à la constitution d’un réseau préterroriste international : regards sur l’ultragauche française et européenne ». Cas d’école de politisation : le « regard » commence exactement au CPE, là où s’était arrêté la brillante analyse de la ministre. Et puisque tout le monde a lu et relu le livre présumé de Coupat, le rapport taille une large place au groupe de Tarnac.

    Pourquoi ces références quasi constantes du ministère à la RAF, à Action Directe voire à 1917 ? Car il n’y a qu’en replaçant systématiquement l’ultragauche actuelle comme étant aux prémisses d’une nouvelle mouvance terroriste que l’on peut justifier de maintenir cette menace dans la sous-direction antiterroriste de la DCRI.

    Et les RG ont tellement bien convaincu la ministre que celle-ci saute sur le dossier des sabotages SNCF et envoie tout ce qu’elle a, caméras embarquées dans le grand style Sarko, arrêter ce groupe « préterroriste ».

    La ministre n’a aucune notion d’antiterrorisme

    En fait, il est vital que l’arrestation de Coupat suive le même chemin que n’importe quel dossier terroriste. Si Coupat n’était pas présenté au juge antiterroriste, gardé à vue 96 heures, mis sur écoutes etc., les ex-RG reviendraient aussi sec aux chiens écrasés dans le prochain budget.

    Peu leur importe l’issue de la procédure en vérité, tant que le dossier suit administrativement la voie antiterroriste. La ministre, elle, est obligée de soutenir ses alliés ex-RG, en réalité son seul pied dans la nouvelle DCRI toute entière dirigée par Bernard Squarcini, sarkozyste pur jus qui envoie tous les dossiers importants au vrai patron.

    Mais la ministre n’a aucune notion d’antiterrorisme. On ne fait pas de com » sur le terrorisme anarchiste car tous les groupuscules d’extrême gauche d’Europe vont se mobiliser pour « libérer nos camarades » avec plein de bonnes idées d’action fournies par la médiatisation de l’affaire et les références constantes au terrorisme. Autre problème de taille : ce qui se fantasme sur l’ultragauche ne se surveille plus sur les menaces réelles.

    Non contente d’augmenter le risque terroriste en détournant les services, la ministre en crée un autre qui n’existait pas à l’origine. C’est la sécurité à la Sarkozy dirons-nous.

    Le conseil du jour : faites attention à vous. Pas parce que Sarkozy le dit mais précisément parce qu’il ne le fait pas.


    Antonin Grégoire | Universitaire | 11/05/2009


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